Les caméras, c’est comme des boites en carton peintes en noir sur des poteaux, mais ça coûte beaucoup plus cher.
Noé Le Blanc is een Franse journalist die zich heeft vastgebeten in de waan en de waanzin van de camerabewaking. Hij schreef erover voor bladen als Rue89, Le Monde Diplomatique of La Revue du Mauss. Begin dit jaar was hij te gast bij Les Amis d’Orwell, bij ons weten de enige radio- (of tv-) uitzending die volledig gewijd is aan de controlemaatschappij. Een paar citaten willen we u niet onthouden.
En France, on dénombrerait de 300 à 350 000 caméras déclarées, plus 2 à 3 millions qui ne seraient pas déclarées.
En Grande-Bretagne, les caméras avaient été installées à l’aveuglette, et les études, réalisées 10 ans après, estiment que la vidéosurveillance, ça ne marche pas : il y aurait moins d’une arrestation tous les 40 jours, et encore, une bonne partie auraient aussi pu avoir lieu sans caméra.
Et il n’y a pas plus de résolution des crimes et délits dans les quartiers vidéosurveillés que dans ceux qui ne le sont pas. Il y aurait même plutôt une augmentation de la délinquance dans les zones avec caméras…: elles génèrent presque du crime !
Pourquoi elles sont inefficaces ? Parce que les installations ont été laissées aux entreprises qui ont fait ça à la va-vite, que la moitié des systèmes sont inutilisables dans la nuit (trop éblouies ou trop sombres), et que le principal problème, c’est le tri de l’information, une question propre aux technologies de surveillance : il faut trouver le moyens de trier toutes ces données, et c’est très compliqué, donc les opérateurs se focalisent sur des repères plus facilement détectables, qui recoupent les clichés sur les populations criminogènes (les jeunes, les pauvres, etc.) qui ne sont pas forcément ceux qui comettent les délits.
Ainsi, 68% des Noirs qui sont surveillés le sont sans raison spéciale, tout comme 86% des jeunes de moins de 30 ans, et 93% des hommes. En résumé, un jeune homme noir a beaucoup plus de probabilité d’être vidéosurveillé par les caméras, mais du coup, ça ne correspond plus à la délinquance.
De plus, 15% du temps passé par les opérateurs devant leurs écrans de contrôle relèverait du voyeurisme, mais je pense que c’est bien pire : faut comprendre, les gens s’ennuient, devant les caméras ! En règle générale, on dénombrerait un opérateur pour 10 écrans, avec 5 caméras par écran…
Les caméras, c’est comme des boites en carton peintes en noir sur des poteaux, mais ça coûte beaucoup plus cher : ça n’affecte presque rien, sauf votre porte monnaie, par rapport à l’investissement réalisé. La vidéosurveillance est une gigantesque façon de détourner l’argent public, et pour les politiques une manière de montrer comment ils sont méchants avec les criminels.
Ce sont de gros panneaux publicitaires pour une politique répressive, une certaine idéologie : partout il est écrit attention aux méchants, on va tous les avoir, et c’est comme ça qu’il faut se comporter.
Le plan 1000 caméras à Paris, pour y installer 1226 caméras, est ainsi estimé de 45 à 60 millions d’euros, soit 35 à 50 000 euros par caméras, plus de 10 à 20% de plus pour l’entretien annuel des caméras, plus le salaire des gens qui regardent… c’est hors de prix pour quelque chose dont les meilleurs rapports scientifiques disent que ça ne marche pas.
La vidéosurveillance, c’est l’idée de mettre un policier derrière chaque citoyen, mais ça n’est pas possible. C’est pas efficace contre la délinquance, plus pour la paix sociale.
Mais j’ai du mal à trouver un autre sujet où les faits sont aussi éloignés de ce que pensent les gens, qui se trompent complètement sur la vidéosurveillance; le fait que ça ne marche pas ne passe pas du tout dans les têtes.