Pour les Big Brother Awards 2017 en Belgique, datapanik a nominé “Le réseau LAPI” (lecteurs automatisés de plaques d’immatriculation),
Avec plus de 47 000 endroits où se trouvent des caméras, on ne peut plus y échapper. La plupart de ces caméras deviennent également de plus en plus «intelligentes». Cependant, sous couvert de la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la circulation, beaucoup plus de données sont recueillies que nous nous en sommes conscients. Une toile d’araignée de haute technologie est en train d’être tissée, offrant des possibilités sans précédent de suivre chaque citoyen individuellement.
UPDATE Les Big Brother Awards 2017 ont été remis le 13 octobre dans le KVS à Bruxelles, Durant l’évènement, notre nominé “Le réseau LAPI” a reçu le Prix du Public!
Tous vos déplacements sont suspects
Que vous vous déplacez en voiture, à pied, en transports en commun ou à vélo, vous pouvez être certain d’une chose: vous êtes filmé. Vous ne pouvez plus y échapper avec 47 000 endroits où se trouvent des caméras.
La plupart de ces caméras deviennent également de plus en plus “intelligentes”. Elles peuvent reconnaître des visages et détecter des modèles. Elles sont liées à un nombre croissant de bases de données et recueillent de plus en plus de données. Les caméras LAPI ne photographient plus seulement la plaque d’immatriculation, mais le véhicule complet, passagers inclus. Bientôt il sera possible d’identifier tous les passagers à l’aide d’un module de reconnaissance faciale.
Ces caméras LAPI se trouvent entre-temps aux frontières, aux aéroports, le long des autoroutes ou à l’entrée des villes. D’ici peu ces images seront également conservées pendant un an. Elles sont présentées comme le remède miracle contre les terroristes, les fous du volant et les personnes qui se garent mal.
Cependant, sous couvert de cette lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la circulation, une toile d’araignée de haute technologie est en train d’être tissée, offrant des possibilités sans précédent de suivre chaque citoyen individuellement. Il ne s’agit notamment pas seulement de notre sécurité: beaucoup d’autres données sont recueillies. Au travers de surveillance en temps réel et de profilage, un contrôle total de nos déplacements est imminent.
Il ne s’agit pas uniquement de caméras, mais aussi de stationnement à l’aide de la plaque d’immatriculation ou de données de passagers. Ces dernières sont déjà conservées pour le transport aérien et il est prévu de faire de même pour le transport en train et en bus. Le stockage massif des données en vue de recherches et poursuites ultérieures est pourtant illicite. Ainsi, la Cour de justice de l’Union européenne avait déjà jugé la rétention de données en début d’année, au travers d’une décision révolutionnaire.
Ceci constitue notamment un renversement d’un principe fondamental de l’état de droit démocratique: le gouvernement est uniquement autorisé à violer la vie privée d’un citoyen s’il est raisonnablement soupçonné d’une infraction pénale concrète. Aujourd’hui ce principe est inversé, faisant de chaque personne qui se déplace un suspect potentiel.
Tout se passe comme si cela est la chose la plus naturelle au monde, sans débat public significatif et avec une législation qui est traditionnellement à la traîne. Il est grand temps de mettre un terme à ce genre de pratiques.